On s’en f(r)iche pas ! Les friches, un gisement pour l’avenir

Les agences d’urbanisme ont souvent un rôle de défricheuses pour de nouvelles problématiques territoriales. Depuis plusieurs dizaines d’années, elles se sont intéressées aux friches urbaines, industrielles, mais aussi agricoles, pour travailler à leur connaissance, leur recyclage et leur reconversion et pour leur inventer un nouveau futur.

De cet investissement des agences d’urbanisme sur les friches et des exemples de leurs travaux récents de ce numéro de Traits d’Agences, que retenir à l’heure du ZAN, en enseignements et pistes pour les futures politiques territoriales ?

Le socle de la mobilisation des friches est leur connaissance, mais aussi leur re-connaissance.

Cette identification du « foncier caché » nécessite de la donnée géographique, mais également un travail d’analyse fine et qualitative de terrain indispensable. Enfin, cela nécessite une mise en débat et en récit de cet héritage avec les acteurs, pour pouvoir leur imaginer une « seconde vie » et les transformer.

L’analyse de leur mutabilité est l’étape ensuite indispensable : quels sont les points durs qui vont rendre difficile leur transformation : verrous fonciers, activités à déplacer, pollutions des sols ou du bâti, exposition aux risques ou, au contraire, quelles sont leurs opportunités de transformation : qualité de leurs situations, disponibilités, valeurs architecturales ou paysagères…

La créativité programmatique et du projet est enfin déterminante pour la réussite de leur transformation. Très souvent elle passe par des étapes d’appropriation temporaire et d’urbanisme tactique qui permettent de tester des usages, de changer les représentations, de prendre le temps de la transformation, de prioriser, hiérarchiser les projets et de construire les modèles économiques complexes à trouver pour le renouvellement urbain. Dans ces processus les coopérations entre collectivités, établissements publics fonciers et agences d’urbanisme se révèlent nombreuses et fructueuses.

Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est l’accent mis sur la santé des sols et des sous-sols, une préoccupation introduite par les engagements communs européens et, en France, par le ZAN. Il s’agit maintenant de travailler sur leur capacité de désimperméabilisation, de remédiation et de régénération, notamment par le biais de la renaturation. Un vaste champ d’exploration s’ouvre, faisant appel à de nouvelles approches, de nouveaux métiers, de nouveaux outils.

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