Victimation et sentiment d’insécurité en Île-de-France
janvier 2021
Cette dixième édition de l’enquête « Victimation & sentiment d’insécurité en Île-de-France » réalisée début 2019 s’avère riche d’enseignements sur l’évolution de l’insécurité à laquelle sont confrontés les habitants de la région. Si les données de 2017 montraient une amélioration dans de nombreux domaines, les indicateurs relatifs à la victimation et au sentiment d’insécurité sont dégradés dans l’édition de 2019.
Parmi les victimations en recrudescence, les vols sans violence ressortent particulièrement. Le taux de victimes dans la population a en effet plus que doublé en huit ans. Et la tendance est toujours à la hausse pour ce qui est de la proportion de personnes ayant subi des violences sexuelles. Il s’agit quasi exclusivement de femmes. Sans que cela ne puisse être considéré comme étant uniquement le fruit de l’augmentation des victimations, les Franciliens sont davantage sujets à avoir peur que deux ans plus tôt. La crainte d’être agressé ou volé dans les différents modes de transport en commun est notamment en hausse.
Autre constat marquant de cette enquête, c’est l’image qu’ont les habitants de leur quartier, avec une satisfaction qui s’est dégradée en deux ans. La population régionale signale plus fréquemment des problèmes dans son environnement proche (bruit, manque de propreté, d’entretien des espaces, drogue, vandalisme, présence de bandes de jeunes gênantes). Des nuisances en hausse qui méritent d’être contextualisées. C’est en effet sur fond d’agitation sociale, parfois jusque dans la rue, alimentée par les actions du mouvement des Gilets jaunes, que les Franciliens ont été invités à s’exprimer sur les éventuels problèmes dans leur quartier début 2019. Une actualité sociale dominée par des revendications contre la baisse du pouvoir d’achat, qui n’est pas sans lien avec la mutation observée dans le classement des priorités d’action assignées au gouvernement par la population francilienne.
Le combat contre la pauvreté arrive dorénavant en tête (cité par 40,0 % des Franciliens interrogés en 2019), une inquiétude qui prime donc sur celle à l’égard du chômage et de façon encore plus saillante sur celle pour la délinquance. Autant d’informations qui s’avèrent utiles pour évaluer au mieux l’insécurité en Île-de-France. Reste que derrière cette vision d’ensemble, les situations sont contrastées, notamment entre territoires, comme l’illustrent les indicateurs par département, ou encore entre catégories de population, les écarts observés entre les hommes et les femmes en étant un parfait exemple.
L’enquête victimation et sentiment d’insécurité en Île-de-France contribue à une connaissance précise des phénomènes d’insécurité, permettant ainsi de mieux appréhender les attentes et besoins de chacun en matière de sécurité et, plus globalement, de bien-être et de conditions de vie en vue d’apporter des réponses adaptées.
Année de parution : 2020
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