Tourisme et transport local en Île-de-France
décembre 2020
Selon l’Organisation mondiale du tourisme, l’activité touristique ne cesse de progresser pour la neuvième année consécutive5. En effet, les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de 5,4 % en 2018 (+ 7 % en 2017) à l’échelle mondiale. Paris et la région Île-de-France constituent l’une des premières destinations touristiques, avec 50 millions de touristes en 2018, leur nombre est en augmentation depuis deux ans malgré les difficultés qui ont pu affecter le territoire ces dernières années. En parallèle, de nouvelles destinations touristiques ont émergé, entrant directement en concurrence avec le territoire francilien. Ainsi, l’accueil des touristes, l’offre culturelle et touristique disponible sur le territoire, les services à disposition des visiteurs (restauration, hébergement, mobilité…) sont autant d’éléments qui influent sur l’attractivité et le rayonnement de l’Île-de-France à l’international. L’activité génère par ailleurs des retombées économiques locales importantes : 21,7 milliards d’€ de recettes touristiques en 2017. Dans un contexte de sensibilisation à la préservation de l’environnement, de tendance à la décarbonation et à la responsabilité des comportements citoyens, les touristes sont de plus en plus soucieux de leur impact (notamment carbone) sur les territoires visités. Si le transport aérien est largement montré du doigt (le « flygskam »), la mobilité peu carbonée au sein du territoire de visite devient un enjeu auquel nombre de touristes sont sensibles. Dans ce contexte, il est nécessaire d’anticiper leur mobilité pour mieux la prendre en compte, avec ses spécificités, et limiter dans le même temps la gêne que leur présence peut apporter à la fluidité du trafic des Franciliens. De plus, à une période où les services de taxis et de VTC répondent à une réelle demande des touristes, il s’agit de montrer que les transports collectifs régionaux peuvent apporter une solution fiable et attractive aux besoins de déplacement des touristes durant leur séjour. Deux enjeux identifiés avec SNCF Transilien, tant pour améliorer l’offre aux touristes d’Île-de-France que pour mieux appréhender leur impact sur l’offre francilienne, ont donc été la connaissance des besoins de déplacement et la réponse aux besoins de déplacement des touristes sur le territoire régional.
Panorama du tourisme en Île-de-France
Des croisements statistiques et géographiques ont été effectués pour une meilleure appréhension du comportement des touristes, en y intégrant la question des sites touristiques, de l’hébergement, et dans l’objectif d’identifier les territoires à forts enjeux touristiques pour lesquels l’accessibilité en transport en commun pose question. À l’aide des données issues de l’Observatoire touristique du Comité régional de tourisme Paris Region sur l’année 2018, de la base de données des sites touristiques franciliens 2019 réalisée à L’Institut Paris Region, la base de données de l’offre hôtelière classée d’Atout France (2019) et les données de locations de meublés touristiques à la commune proposées par Airdna, il est possible d’identifier les sites touristiques et lieux d’hébergement à forts enjeux touristiques.
Deux indicateurs de mesure de la desserte des sites touristiques en transport en commun
Le temps de marche à pied entre les sites et la gare ferroviaire (Transilien, RER, métro et tramway) la plus proche. La caractérisation globale de la desserte en transport en commun, en tenant compte de l’indicateur précédent (temps de marche à pied depuis la gare), mais aussi du temps de parcours ferroviaire depuis Paris, ainsi que la nécessité ou non de prendre une correspondance.
Portrait de douze sites touristiques
Ces sites ont été identifiés conjointement par SNCF Transilien et L’Institut Paris Region. Ces analyses concernent des sites touristiques de notoriété hors Paris et desservis par le réseau SNCF Transilien. Ces portraits ont vocation à identifier les enjeux du site (niveau de rayonnement, type de clientèle, qualité de la desserte en transport en commun) et à identifier des pistes d’action qui pourraient être étudiées pour améliorer l’attractivité des transports en commun et mises en œuvre, le cas échéant. Les données disponibles et exploitées dans le cadre de cette étude impliquent certaines limites d’analyse :
les données de l’observatoire touristique ne concernent que les touristes et ne permettent donc pas de qualifier les habitudes ou la provenance des excursionnistes et des visiteurs Franciliens. Néanmoins, la plupart des recommandations qui seront proposées à destination des visiteurs internationaux (en dehors des enjeux de multilinguisme) et qui relèvent d’un usage pratique du territoire seront bien évidemment également utiles aux excursionnistes et visiteurs Franciliens ; les données d’hébergement concernent principalement les hôtels, les résidences de tourisme ainsi que les offres Airbnb et HomeAway. En revanche, très peu d’informations sont disponibles sur les autres sites de location saisonnière, ainsi que sur les visiteurs étant logés chez des parents ou amis ; les dessertes fines de bus entre les gares et les sites touristiques sont parfois difficiles à qualifier de manière automatique (à partir de traitement des bases de données). Aucun traitement global (pour l’ensemble des sites) n’est donc proposé sur ce sujet, qui est évoqué uniquement dans les portraits de sites touristiques.
Année de parution : 2020
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