Les logements collectifs des trente glorieuses dans le marché locatif privé : particularités, rôle et positionnement

Selon le dernier recensement de la population, les logements construits entre 1945 et 1970 représentent un parc de logements de plus de 6 millions d’unités, composés à 47 % de logements locatifs, dont 26 % sont détenus par des bailleurs privés et 21 % par des bailleurs sociaux.

Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, l’État a repris en main le secteur du logement pour résorber la pénurie de logements accumulée depuis des décennies. Ces années de construction intense ont renouvelé les standards de l’architecture pour moderniser le parc de logements. Le modèle bâtimentaire répond également à l’exigence de la production de masse, créant de nouvelles formes d’habitat qui ont profondément marqué les paysages urbains mais qui n’ont pas survécu aux années 70. En cause : la fin de la production de masse et des grands ensembles (1973), la prise de conscience de la nécessité de maîtriser les énergies fossiles (choc pétrolier de 1973) et l’avènement de la première réglementation thermique (1974), la critique du modernisme des années 60 et de son radicalisme urbain et architectural qui a traversé la première moitié des années 70.

Le développement du parc collectif des années 60 s’est appuyé sur le logement social, durablement associé aux barres et aux tours qui façonnent les formes de logements collectifs d’alors. Pour autant, le logement privé y a pris largement sa part, notamment dans sa forme collective au sein des villes (parc reconstruit, grands ensembles, quartiers péricentraux). Le cadre législatif pour organiser et gérer ce parc collectif date de cette époque : c’est la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis. Ainsi, 1,44 million de logements locatifs privés ont été construits entre 1945 et 1970 ; 1,33 million de logements locatifs sociaux l’ont été pendant la même période.

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