CHU Grand Paris Nord
octobre 2020
L’arrivée de 10 000 étudiants sur le futur site du CHU Grand Paris Nord à Saint-Ouen à l’horizon 2028 pose la question de la capacité du territoire à accueillir ce nouveau public. Á la demande de l’Epaurif, L’Institut Paris Region a engagé une étude des besoins en logements consécutifs au projet, en s’appuyant sur les travaux qu’il mène à l’échelle régionale sur le logement étudiant dans le cadre du groupe de travail dédié du Comité régional habitat et hébergement. Il en ressort un besoin en logements évalué à plus de 700 places nouvelles. Le public à prendre en compte est divers : étudiants des professions médicales, plutôt de familles aisées, ou paramédicales, de familles souvent modestes, internes, jeunes chercheurs ; originaires pour partie de province ou de l’étranger… Du point de vue des gestionnaires, l’offre proposée devra donc être diversifiée : résidences très sociales financées en PLUS, en particulier pour les étudiants infirmiers ou aides-soignants, résidences conventionnées PLS, et résidences privées. Elle devra satisfaire deux autres priorités spécifiques à ce public dont la formation inclue de nombreux stages et des horaires parfois atypiques : la proximité au lieu d’études et la sécurité du quartier. Le territoire de Plaine Commune, a connu depuis 2010 une forte croissance de l’offre de logements pour étudiants, évaluée en 2018 à 6 900 logements, soit un peu plus de 14 places pour 100 étudiants inscrits. Si les sites d’enseignement situés en limite des arrondissements nord parisiens apparaissent relativement bien équipés, le déficit parisien chronique pèse sur les moyennes régionales, avec seulement 6 places pour 100 étudiants inscrits dont à peine 3 places « sociales ». Les gestionnaires observent toujours une forte demande des étudiants et un taux d’occupation des résidences récemment livrées très élevé aux abords du futur CHU. En 2018, on recense au sein des territoires accessibles en moins de 30 minutes au futur pôle universitaire de Saint-Ouen par les transports en commun, 8 337 places en résidence universitaire, dont près de 5 900 places conventionnées. S’y ajoutent 3 351 places dans des résidences pour jeunes actifs et foyers de jeunes travailleurs. Les gains d’accessibilité consécutifs à l’ouverture de nouvelles lignes de transport collectif ferré à l’horizon 2030 augmenteront sensiblement le nombre de places existantes accessibles en résidences universitaires (12 225 places au total, hors nouveaux programmes à venir). Le parc locatif privé du territoire apparaît potentiellement accessible à de jeunes étudiants du point de vue de la taille des logements et du montant des loyers. Cependant, ces petits logements locatifs privés sont aussi très convoités, non seulement par les nombreux étudiants inscrits à Paris, mais aussi par les jeunes actifs et plus généralement par les ménages modestes. Deux projets de renouvellement urbain se situent dans un voisinage très proche du futur pôle universitaire et présentent à ce titre un intérêt majeur pour le logement étudiant : la ZAC des Docks créée en 2007, dont la programmation est encore en partie à l’étude, et la ZAC du Village Olympique et Paralympique qui, une fois les JO terminés, devrait offrir 750 logements « spécifiques » (sans précision à ce jour). Au stade actuel du projet, l’enjeu pour l’université serait de rassembler autour d’elle les différents acteurs territoriaux à mobiliser sur la base de données plus précises concernant les futurs étudiants (lieux de résidence, de stages, horaires, etc.), afin de construire une offre adaptée à leurs besoins, tout en privilégiant des produits mixtes permettant de satisfaire aussi les besoins des jeunes actifs employés par l’hôpital.
Année de parution : 2020
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