Expérimentation et déploiement du véhicule autonome en Île-de-France
juin 2019
Cette étude s’inscrit dans le cadre des réflexions menées par les services du Conseil régional pour faciliter les expérimentations des véhicules autonomes en Île-de-France. L’expérimentation est en effet une phase indispensable pour tester les solutions technologiques, la sécurité, les usages et l’acceptabilité. Plusieurs expérimentations simples de navettes autonomes sur voie dédiée ont déjà été réalisées comme à la Défense. Quelle stratégie et actions la région peut-elle mener dans un contexte extrêmement mouvant sur l’avenir du véhicule autonome ? Une analyse par benchmarking avec plusieurs pays est effectuée. Quatre volets sont traités : les leviers réglementaires, les politiques d’aide au niveau national et régional, les partenariats noués entre acteurs privés et la puissance publique pour constituer un écosystème performant, le degré de maturité des différents pays et acteurs privés. Au préalable, un état des lieux des réflexions sur le véhicule autonome est dressé à la date de mars 2019, notamment sur les technologies qui ne sont pas encore matures. En annexe, 22 fiches décrivent des expérimentations françaises et étrangères.
L’étude fait le constat du retard européen dans le développement du véhicule autonome par rapport aux États-Unis, la Chine, le Japon, la Grande-Bretagne alors que l’enjeu de cette course est à la fois économique, industriel et social. Mais il faut rappeler que contrairement à ces pays, la France a été signataire de la Convention de Vienne de 1968 qui impose une réglementation stricte concernant la conduite automobile. Les freins sont levés petit à petit en France avec l’arrivée des lois Pacte et Lom qui vont permettre les expérimentations au niveau 3 puis 4. Le rôle de l’État est également essentiel pour accélérer les procédures administratives d’instruction des dossiers de demande d’expérimentation.
Cinq pistes d’actions à l’attention de la Région sont proposées : expérimenter sur moyenne distance en conditions réelles, expérimenter à l’échelle d’un territoire sur le modèle des sites d’expérimentation Zalazone en Hongrie ou K-City en Corée du sud, sensibiliser le public aux bénéfices du véhicule autonome pour accroître petit à petit leur niveau d’acceptabilité, partager les retours d’expérience à l’échelle nationale, et investir dans des simulateurs de véhicule autonome aussi bien pour évaluer des scénarios de flottes massives de véhicules autonomes que pour la simulation en vue de leur homologation.
Comme pour le véhicule électrique à ses débuts au milieu des années 2000, il y a encore beaucoup d’incertitudes aujourd’hui sur le devenir du véhicule autonome en France, notamment sur la date des premières flottes massives en automatisation quasi-totale. À l’instar des nombreux acteurs privés qui misent sur l’avènement du véhicule autonome et investissent massivement, il est temps pour les pouvoirs publics de faire, eux aussi, ce pari.